(Agence Ecofin) - En Afrique, le marché des boissons alcoolisées est promis à un important développement. Qu’il s’agisse de la bière, du vin ou des spiritueux, les voyants sont au vert pour la consommation. Une situation qui crée des opportunités d’affaires pour les entreprises locales et étrangères.
Heineken, le second brasseur mondial devra sortir le chéquier s’il veut acquérir Distell Group Holdings, le producteur sud-africain de vins et de spiritueux. Face à la volonté de rachat du groupe néerlandais, la Public Investment Corp (PIC) qui détient 31,7 % des parts de Distell sollicite en effet une offre de 200 rands (13,2 $) par action selon des sources proches du dossier ayant requis l’anonymat.
Ce niveau représente une prime de 9,4 % par rapport au cours de clôture du titre à la Bourse de Johannesburg le 26 octobre dernier. Il pourrait en outre valoriser la compagnie à 44,6 milliards de rands (3 milliards $) contre 33,6 milliards (2,2 milliards $) de rands lors du lancement officiel des discussions le 18 mai.
Cette nouvelle exigence intervient alors qu’en septembre dernier, Distell mettait en avant des progrès satisfaisants dans le cadre des discussions tout en précisant que certaines questions devaient encore être réglées. Si jusqu’ici Heineken n’a pas encore dévoilé la fourchette de prix de son offre, de nombreux observateurs indiquent que le groupe pourrait surfer actuellement sur sa bonne santé financière pour mener à terme l’opération.
En effet, la compagnie a annoncé le 27 octobre, un bénéfice net de 3 milliards d’euros sur les 9 premiers mois de l’année contre 396 millions d’euros un an plus tôt à la même période notamment grâce à la vente de sa participation dans United Breweries pour 1,3 milliard d’euros. En outre, sur la première moitié de l’année, le chiffre d’affaires de la multinationale a grimpé de 8,3 % à 10 milliards d’euros.
Plus globalement, pour Heineken, l’acquisition de Distell marquerait notamment une percée dans le secteur africain des spiritueux qui est en plein boom avec l’essor de la classe moyenne.
Selon les données du Département américain de l’agriculture (USDA), plusieurs pays africains ont affiché une bonne croissance annuelle de ce segment entre 2015 et 2019. Il s’agit notamment du Kenya (15,9 %), de l’Afrique du Sud (9,3 %), du Ghana (8,6 %) et du Nigeria (1,7 %).
Le groupe néerlandais qui dispose actuellement de plus de 300 marques de bière et de cidre dans le monde pourrait ainsi étoffer sa gamme avec des marques phares de l’entreprise sud-africaine comme Amarula, Nederburg, Viceroy Scottish Leader et Bisquit.
Pour rappel, Distell a réalisé en 2020, un chiffre d’affaires de 1,6 milliard $ et est basée à Stellenbosch.
Espoir Olodo
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