(Agence Ecofin) - Face à l’insécurité alimentaire et au manque d’espaces cultivables en milieu urbais, de nombreux entrepreneurs se tournent vers l’agriculture hors-sol. Au Burkina Faso, Adjaratou Sawadogo a fondé un centre où elle forme aux procédés de l’hydroponie.
Agro Bizness Badouha, ferme hydroponique au Burkina Faso, est spécialisée dans la culture de fruits et de légumes. La structure se présente également comme un centre de formation aux techniques agricoles modernes. Son offre englobe l’installation et la maintenance de serres et systèmes agricoles hors-sol.
L’hydroponie ne nécessite pas de sol pour faire pousser des plantes, et est moins gourmande en eau et en intrants que l’agriculture conventionnelle. Les substrats utilisés à la place sont notamment les fibres de coco, les billes d’argile, les coques d’arachide et le gravier.
Adjaratou Sanogo est devenu technicienne en hydroponie après avoir remarqué qu’il y avait des ruptures de produits alimentaires pendant certaines périodes de l’année dans les marchés. Celle qui est aujourd’hui présidente de l’Association de l’agriculture hors-sol au Burkina, nourrit une passion pour les plantes depuis l’enfance.
« Depuis toute petite, j’aimais voir les plantes pousser. Quand je plantais quelque chose, j’étais pressée de voir la plante grandir. C’est ma passion, mais je ne me suis pas directement engagée dans le domaine, j’ai pris une autre route dans la restauration. Mais cette route m’a ramenée vers ma passion », a-t-elle confié sur Le Faso.
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— Lefaso_net (@Lefaso_net) December 7, 2020
Le Burkina Faso, pays au climat généralement chaud et sec, se tourne de plus en plus vers les techniques agricoles modernes en réponse aux aléas climatiques, à la baisse de la fertilité des sols, et au manque d'organisation des filières agricoles entre autres. La culture hors sol est adaptée au climat et aux petits espaces. C’est un excellent moyen pour disposer en toute saison de denrées fraîches à moindre coût, pour la consommation familiale ou pour la vente. Elle contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle aussi bien en milieu urbain que rural.
Pour la promotrice, l’agriculture hors-sol est plus rentable que celle classique pratiquée par les exploitants locaux.
« Ça vous donne quatre fois plus que l’agriculture conventionnelle. C’est ce type de culture qu’il faut au Burkina Faso, parce que ça se pratique partout. Même chez vous à la maison, il suffit d’aménager un petit espace. C’est un domaine prometteur et c’est vraiment rentable », a-t-elle ajouté.
Le développement de l’agriculture hors-sol rencontre souvent de nombreux obstacles. L’accès au matériel et aux produits nécessaires peut être difficile et coûteux pour de nombreux petits exploitants vivant sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, les produits issus de cette forme d’agriculture seraient sans saveur selon des experts. Mais l’avantage d’une production continue dans un pays où l’autosuffisance alimentaire est loin d’être atteinte est un avantage énorme.
L’expertise de Adjaratou Sanogo est sollicitée partout au Burkina Faso et suscite l’admiration des jeunes. Devenue l’une des spécialistes du pays, l’entrepreneure espère développer son projet dans toute l’Afrique.
Aïsha Moyouzame