(Agence Ecofin) - Ces dernières années, la prolifération des fausses informations a été au centre de nombreux débats dans le paysage médiatique africain. Souvent, les réseaux sociaux ont été accusés de favoriser la prolifération des fausses informations.
En Afrique, les réseaux sociaux sont devenus un moyen privilégié par la population pour accéder aux informations. Pour comprendre la perception de la population africaine sur les réseaux sociaux, les experts responsables de l’étude Afrobarometer leur ont posé deux questions. « Que vous utilisiez personnellement ou non les réseaux sociaux, dites-moi s'il vous plaît si vous êtes d'accord ou en désaccord pour dire que les réseaux sociaux I
- Informent beaucoup les gens sur l'actualité ?
Rendent les gens plus réceptifs aux fausses nouvelles ?
Aident les gens à avoir plus d'impact sur les processus politiques ?
Rendent les gens plus intolérants envers ceux qui ont des opinions politiques différentes ? »
Selon le rapport 89% des sondés pensent que les réseaux sociaux informent les gens sur l’actualité. Cette statistique montre l’importance prise par les réseaux sociaux dans l’accès à l’information. Sur des situations comme le coup d’Etat en Guinée, par exemple, les réseaux sociaux se positionnent presque comme concurrents des médias. N’étant pas astreints aux contraintes éthiques et réglementaires des journalistes, les réseaux sociaux arrivent parfois à fournir l’information plus rapidement sans avoir à prendre des dispositions pour vérifier leurs sources.
Justement, cette absence de contrainte laisse planer le risque de désinformation. A ce propos, 75% des sondés du rapport Afrobarometer pensent également que les réseaux sociaux rendent les gens vulnérables aux fausses informations.
Cette dichotomie au niveau de la perception des réseaux sociaux sème une confusion au niveau de la population. Considérées comme des canaux d’information, ces plateformes sont également vues comme des facteurs favorisant la désinformation. Cela pousse les principaux réseaux sociaux à lancer des initiatives pour lutter contre les fake news. D’une manière générale, ces dernières impliquent des médias. Finalement, alors qu’une dualité commence à s’installer, de telles solutions laissent penser que la collaboration entre médias et réseaux sociaux fournit un début de piste sur la façon dont la population peut accéder à des informations fiables malgré ses nouvelles habitudes.
Servan Ahougnon