(Agence Ecofin) - Cette semaine en Afrique : une étude met en évidence le lien entre le travail en plein soleil et les décès dus au cancer de la peau. Le Sénégal a accueilli des experts pour discuter des nouvelles approches dans la lutte contre le cancer. La riposte à la tuberculose reprend après la Covid-19, mais de nouveaux défis se profilent. En République démocratique du Congo, plusieurs cas mortels de diarrhée ont été signalés à Kabambare. Enfin, l'Afrique du Sud fait face à des cas de diphtérie dans une prison du Cap-Occidental.
Travailler en plein soleil expose aux décès dus au cancer de la peau
Selon l'OMS et l'OIT, les activités professionnelles en plein soleil sont responsables d'un décès sur trois lié à un cancer de la peau non-mélanome. Des recherches conjointes ont révélé que les travailleurs exposés aux rayons ultraviolets (UV) solaires à l'extérieur portent un fardeau croissant de ce type de cancer de la peau. « L’exposition sans protection au rayonnement UV solaire sur le lieu de travail est une cause majeure de cancer de la peau imputable à l’activité professionnelle », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Toutefois, il existe des solutions efficaces qui permettent de protéger les travailleurs des rayons nocifs du soleil et de prévenir leurs conséquences mortelles ».
??? The sun's rays are stronger than you think!
@WHO & @ILO report that a third of non-melanoma skin cancer deaths come from working under the sun.
Read the new research: https://t.co/hlh7KD9IVz pic.twitter.com/o59v5y97gr
— International Labour Organization (@ilo) November 10, 2023
Selon l’OMS, en 2019, environ 1,6 milliard de personnes en âge de travailler ont été exposées aux UV solaires lors de leur travail en extérieur, représentant 28 % de la population active. Près de 19 000 décès liés à ce cancer ont été enregistrés en 2019, principalement chez les hommes. Dans la foulée, les experts appellent à des mesures préventives sur le lieu de travail, telles que la fourniture d'ombre, le décalage des heures de travail et la sensibilisation, pour réduire les risques de cancer de la peau.
Sénégal : des experts de la lutte contre le cancer étaient en travaux
Justement, pour la lutte contre le cancer, le Congrès de l'Organisation africaine pour la recherche et l'enseignement sur le cancer (Oarec) a tenu sa deuxième édition (du 02 au 06 novembre 2023), en se penchant sur les solutions concrètes pour lutter contre la pathologie en Afrique.
My friend & cofounder Dr Richard Chin & I are so grateful to have been a part of @AORTIC_AFRICA Conference. We look forward to continuing discussions about cancer control @ ways to accomplish our vision to make Affordable, Essential, High-Quality Biologic Medicines In Africa. pic.twitter.com/hYjeKF1PKN
— Menghis Bairu, M.D (@DrMenghisB) November 9, 2023
Au total, plus de 1000 professionnels de la santé d'Afrique et d'autres continents ont pris part aux travaux, au Cicad de Diamniadio. Le thème de cette année, "Cancer en Afrique : mise en œuvre, main-d’œuvre, opportunités", avait pour but d’améliorer la réponse de l'Afrique à cette maladie. Les recommandations issues de ce congrès serviront de feuille de route aux pays africains pour développer des solutions concrètes dans la lutte contre le cancer.
La riposte à la tuberculose reprend après la covid, mais…
Après avoir été affectés par la Covid-19, les efforts de riposte contre la tuberculose repartent dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans son dernier rapport dédié à la maladie. Selon le document, on recense en 2022 à l'échelle mondiale quelque 7,5 millions de cas diagnostiqués, soit le chiffre le plus élevé depuis 1995. Cette augmentation est attribuée à une meilleure reprise de l'accès aux services de santé dans de nombreux pays, malgré les perturbations liées à la Covid-19. En 2022, environ 10,6 millions de personnes ont contracté la tuberculose, et le nombre total de décès liés à la tuberculose était de 1,3 million, bien que les perturbations dues à la Covid-19 aient entraîné un demi-million de décès supplémentaires. La tuberculose reste la principale cause de décès par maladie infectieuse chez les personnes vivant avec le VIH. Bien que des progrès aient été réalisés, les objectifs mondiaux de lutte contre la tuberculose fixés en 2018 n'ont pas été atteints en raison des perturbations pandémiques et des conflits en cours. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre ces objectifs, notamment une réduction de 75 % des décès liés à la tuberculose d'ici à 2025.
RDC : plusieurs cas mortels de diarrhée signalés à Kabambare
En République démocratique du Congo, le territoire de Kabambare, dans la province du Maniema, est confronté à une épidémie de diarrhée qui aurait déjà affecté plus de 250 personnes et entraîné plusieurs décès, bien que les autorités sanitaires n'aient pas encore officiellement déclaré qu'il s'agisse de choléra. Le député provincial Théophile Buleli a alerté sur cette situation préoccupante, en particulier dans les zones de santé de Kalonda-Kibuyu, Kabeya et Tchuki. « La situation sanitaire dans le territoire de Kabambare, plus précisément dans le secteur de Babuyu, est plus qu’inquiétante et appelle notre responsabilité », a déclaré Théophile Buleli. « Les informations en notre possession font état d’une épidémie de choléra qui sévit depuis deux semaines dans plusieurs villages des aires de santé de Kalonda-Kibuyu, Kabeya et Tchuki », a-t-il ajouté, cité par un média local.
Flambée de cas de diarrhée au Maniema : Plus de 250 malades et quelques décès à Kabambare https://t.co/B7qUjTU3V2
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) November 5, 2023
Les soins médicaux actuellement disponibles ne répondent pas efficacement aux besoins des patients. Théophile Buleli a appelé le gouvernement provincial du Maniema, les ONG et les acteurs de la santé à prendre des mesures responsables pour contenir cette épidémie de choléra et sauver des vies humaines. Le choléra est une maladie grave transmise par l'eau et les aliments contaminés, provoquant la diarrhée, les vomissements et la déshydratation, et pouvant être mortelle en l'absence de traitement approprié.
Des cas de diphtérie en Afrique du Sud
En Afrique du Sud, une épidémie de diphtérie s’est déclarée dans une prison du Cap-Occidental, le Centre correctionnel de Pollsmoor. La flambée a été annoncée cette semaine par le Dr Joe Phaahla. Selon la note, l’épidémie a commencé lorsqu'un détenu de 19 ans a manifesté des symptômes de la maladie le 28 octobre 2023 et a été immédiatement hospitalisé, avec confirmation des tests de laboratoire le 2 novembre. Malheureusement, l'état de santé du détenu s'est détérioré, et il est décédé le 5 novembre.
Suite à cette confirmation, des mesures de santé publique ont été mises en place, notamment la recherche des contacts parmi les détenus, les membres du personnel pénitentiaire, les travailleurs de la santé et les services d'urgence.
Des tests ont été effectués sur 55 personnes en contact étroit, identifiant huit détenus porteurs de la diphtérie, dont deux présentaient des symptômes bénins. Tous les patients, y compris le défunt, étaient âgés de 18 à 23 ans.
Pour l’heure, les contacts proches ont été isolés pour éviter la propagation de la maladie, et une campagne de vaccination a été lancée dans la section touchée du centre correctionnel.
Rappelons que la diphtérie est une infection rare mais grave, qui peut être prévenue par vaccination, causée par une bactérie (Corynebacterium diphtheriae) produisant une toxine. Les symptômes incluent un mal de gorge avec formation de membrane et des ganglions enflés dans le cou.
Ayi Renaud Dossavi
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