(Agence Ecofin) - Le conflit en Ukraine vient exacerber les tensions sur les marchés énergétiques déjà confrontés au désinvestissement dans les énergies fossiles et aux difficultés d’approvisionnement consécutives à la pandémie.
La holding financière américaine JP Morgan a indiqué, mercredi 20 avril, qu’il faudra investir de toute urgence 1 300 milliards de dollars de plus, d’ici 2030, pour répondre à la demande mondiale d’énergie dont la croissance se maintiendra sur la période. Un investissement qui devra prendre en compte toutes les formes d’énergies, avec pour objectif de pallier les problèmes de fourniture d’énergie.
« Notre principale conclusion est que d'ici 2030, la croissance de la demande d'énergie dépassera celle de l'offre d'environ 20 % sur la base des tendances actuelles […] Jusqu'à ce que des technologies fiables, propres et abordables soient disponibles, le monde devra s'accommoder de toutes les sources d'énergie actuelles, fossiles comme non fossiles, et composer avec leurs inconvénients respectifs », ont déclaré Marko Kolanovic et Christyan Malek, analystes chez JP Morgan.
Selon les spécialistes, la manœuvre permettra, d’une part, de compenser les faibles investissements, réalisés dans les énergies fossiles ces dernières années, qui ont entraîné une instabilité du marché énergétique mondial. Une fluctuation renforcée par la crise ukrainienne qui rend incertaines les perspectives futures de l’offre et de la demande.
D’autre part, les experts soulignent, concernant les énergies renouvelables, que des investissements « bien plus importants que ceux que le monde réalise actuellement » sont nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Une analyse conforme aux prévisions de l’Agence internationale de l'énergie qui, en 2021, soulignait la nécessité de tripler le volume des fonds engagés dans les projets d’énergies vertes, si l’on veut honorer les engagements de la COP 21 sur le climat.
Dans son dernier rapport annuel publié en mars 2022, l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) indiquait que malgré les résultats intéressants obtenus dans le cadre de la transition énergétique, les mesures doivent être soutenues pour espérer rester en dessous de 1,5°C de réchauffement planétaire, d’ici 2050.
Abdel-Latif Boureima
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