Le 1er décembre 2018, Meng Wanzhou, la directrice financière de la société chinoise Huawei Technologies (mais aussi la vice-président du conseil d'administration de la société de technologie chinoise en plus d’être la fille du fondateur de Huawei), est arrêtée au Canada à la demande des États-Unis pour avoir prétendument fraudé plusieurs institutions financières, en violation des interdictions imposées par les États-Unis de traiter avec l'Iran. Elle est remise en liberté, sous caution, le 12 décembre, mais reste en attente d’une éventuelle décision d’extradition, qui sera examinée en février.
Selon Reuters, l’affaire porterait sur les liens présumés de la société avec deux sociétés « obscures » : l’une d’entre elle est un vendeur d’équipement de télécommunication opérant à Téhéran; l’autre est le propriétaire de cette entreprise, une société de portefeuille enregistrée à Maurice.
Reuters assure que les autorités américaines ont affirmé que Meng Wanzhou avait trompé les banques internationales et les a conduit à valider des transactions avec l'Iran en affirmant que les deux sociétés étaient indépendantes de Huawei, alors qu'Huawei les contrôlait. Huawei a maintenu que les deux société sont indépendantes de lui, il s’agit notamment du vendeur d’équipement Skycom Tech Co Ltd et la société Canicula Holdings Ltd.
Cependant, des dossiers de sociétés et d’autres documents découverts par Reuters en Iran et en Syrie montrent que Huawei, l’un des fournisseurs d’équipements de réseau de télécommunication les plus importants au monde, est plus étroitement lié aux deux entreprises qu’il ne le laisse entendre.

Les relations jusque-là inconnues entre Huawei et les deux sociétés pourraient avoir une incidence sur l’affaire américaine contre Meng, fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, en sapant davantage les affirmations de Huawei selon lesquelles Skycom n’était qu’un partenaire commercial sans lien de dépendance.
Meng Wanzhou, directrice financière de la société chinoise Huawei Technologie
Huawei, affirment les autorités américaines, a conservé le contrôle de Skycom, l’utilisant pour vendre du matériel de télécommunication à l’Iran et transférer de l’argent via le système bancaire international. Selon les autorités américaines, les banques ont effacé involontairement des centaines de millions de dollars de transactions susceptibles de constituer une violation des sanctions économiques prises par Washington à l’époque contre le commerce avec l’Iran.
Meng n'a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters et Huawei a refusé de répondre aux questions concernant cet article. Les bureaux de Canicula n’ont pas pu être joints. Un porte-parole du département de la justice à Washington a refusé de commenter.
Meng a été libérée sous caution le 10 décembre et a du payer 10 millions de dollars canadiens (6,59 millions d'euros). Elle demeure à Vancouver pendant que Washington tente d’obtenir une extradition pour les États-Unis, Meng ferait l'objet d'accusations liées à un prétendu complot en vue de frauder de multiples institutions financières, avec une peine maximale de 30 ans pour chaque accusation. Les accusations exactes n'ont pas été rendues publiques.
Huawei a déclaré le mois dernier avoir reçu peu d'informations sur les allégations des États-Unis « et n'est au courant d'aucun acte répréhensible de madame Meng ». La société a décrit sa relation avec Skycom comme étant « un partenariat commercial normal ». Elle a déclaré être respectueuse de toutes les lois et tous les règlements et avoir demandé à Skycom de faire de même.
L’arrestation de Meng sur un mandat américain a provoqué un tollé en Chine. Cela survient dans un contexte de tensions commerciales et militaires croissantes entre Washington et Beijing. Parallèlement, les services de renseignements américains ont soulevé des inquiétudes selon lesquelles les équipements de télécommunications de Huawei pourraient contenir des portes dérobées profitant aux services de renseignements chinois. La société a à plusieurs reprises nié de telles revendications. Néanmoins, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont récemment interdit à Huawei de construire sa nouvelle génération de réseaux de téléphonie mobile, et les autorités britanniques ont également exprimé leurs préoccupations.

Étant donné que Meng a été arrêté sous l’initiative américaine, mi-décembre, les autorités chinoises ont menacé les Etats-Unis de « graves conséquences » si l'arrestation « extrêmement choquante » de Meng Wanzhou, l'un des dirigeants de l'une de ses plus grandes sociétés de technologie, n'était pas inversée.
Source:Afrik.com