Avec une capitalisation boursière évaluée à 9,59 milliards USD, le réseau Ethereum qui a vu le jour en 2014 figure d’ores et déjà dans le Top trois des meilleurs réseaux dédiés aux cryptomonnaies. Il faut, néanmoins noter qu'il a longtemps été pénalisé par son incapacité à fournir une solution de dimensionnement adéquate, son taux de transactions par seconde restant l’un des plus bas du Top dix.
Le réseau Ethereum est, à l’heure actuelle, basé sur un protocole Proof of Work (ou preuve de travail en français) semblable à celui retrouvé sur le réseau Bitcoin. Un hard fork de la blockchain Ethereum portant le nom de code « Constantinople » soutenu par la Fondation Ethereum est attendu au bloc 7 080 000 et devrait être miné entre le 15 et le 19 janvier prochain.
En se référant à la roadmap à quatre étapes successives qui présente l’évolution du réseau Ethereum du stade de réseau basé sur le Proof of Work à celui de réseau basé sur le protocole Proof of Stake, Constantinople devrait représenter la dernière étape dans la troisième phase de développement du réseau Ethereum initiée par la Fondation Ethereum portant le nom de code Metropolis.
Metropolis, a succédé aux projets Homestead, introduit en mars 2016, et Frontier, sorti en juillet. Il a deux composantes, Byzantium et Constantinople, et doit, entre autres, permettre d’utiliser plus facilement des dApps.
L’implémentation de Byzantium, le premier fork de Metropolis, au bloc 4 300 000 a apporté trois évolutions majeures concernant l’anonymat, la prévisibilité du Gas et la sécurité. Celle de Constantinople, le second fork de Metropolis, devrait notamment être caractérisée par l’introduction de cinq EIP (Ethereum Improvement Proposal), la baisse de la récompense à deux ETH, des frais en Gas moins élevés et des améliorations sur le plan de la scalabilité via la création d’une sidechain.
Constantinople devrait être un hard fork « non-contentieux », ce qui signifie que l’ensemble des mineurs mettront à jour leurs logiciels clients et qu’ils basculeront tous sur la blockchain obéissant aux nouvelles règles. La prudence est cependant de rigueur parce que, avec ce fork, deux nouveaux tokens, Ethereum Classic Vision (ETCV) et Ethereum Nowa en l’occurrence, vont être créés par des équipes sans lien avec celles d’Ethereum (ETH).
Avec Ethereum Nowa, il est nécessaire d’envoyer ses clés privées à un wallet tiers. Cette blockchain a de ce fait été rapidement identifiée comme une arnaque par de nombreux experts du marché des cryptomonnaies, certains la décrivant plus simplement comme une « tentative grossière de phishing ».
Il était notamment reproché à ETCV d’avancer beaucoup trop de promesses dans un livre blanc de 15 pages qui n’expliquait pas grand-chose quant à la réalisation du projet. Toutefois, rien ne permettait encore d’affirmer qu’il s’agissait également là d’une arnaque destinée comme avec Ethereum Nowa à voler les clés privées des utilisateurs.
Mais de récentes révélations de Guarda, une plateforme qui fournit plusieurs portefeuilles de cryptodevises, semblent désormais indiquer un schéma opératoire similaire entre Ethereum Classic Vision et Ethereum Nowa.
Le site a confié à ce propos : « Ethereum Classic Vision paraissait plus solide à première vue [que le hard fork Ethereum Nowa], mais l’analyse du code effectuée par notre équipe a montré que le code fourni envoyait effectivement les données relatives à votre clé privée aux serveurs Ethereum Classic Vision », en les faisant passer pour autre chose.
« Cela signifie que vos clés privées sont capturées à votre insu, ce qui lui permettra de transférer tous vos fonds en dehors de votre portefeuille Ethereum, si vous téléchargez celui-ci sur son site web. Par ailleurs, MetaMask l’a même mis sur une liste noire et placé sur la liste de domaines jugés sensibles. Le référentiel Github des projets (où le code du hard fork serait stocké) est, en outre, vide », a ajouté Guarda.
Il faut noter que le projet Ethereum Classic Vision a été bénéficier d’une promotion médiatique non négligeable sur les réseaux sociaux (partagé sur Twitter par plus de 1200 abonnés avant son blocage). Il existe même un programme de primes dédié à ce projet qui a attiré l’attention de BitcoinTalk, un forum de discussion populaire sur le bitcoin et l’altcoin. Ce programme promet des récompenses à ceux et celles qui font la promotion de cette escroquerie à travers les médias sociaux.
Source:Afrik.com
