Ce ne sont pas les ateliers de promotion de l’entreprenariat féminin qui manquent en Guinée. Mais l’éternelle question reste et qui doit toujours se poser est celle de savoir si effectivement ces multiples ateliers sont bien conçus et visent la véritable promotion économique des femmes avec l’amélioration de l’accès au crédit.
Les femmes sont-elles discriminées lorsqu’elles s’engagent dans la création des entreprises pérennes et coûteuses ?
Nenehawa.com dans cette contribution veut indiquer des pistes visant à accroitre systématiquement le nombre des entreprises créées par nos sœurs, femmes et mamans.
Trois points ou éléments nous semblent utiles à aborder pour enrichir le débat et stimuler les réflexions inhérentes a ce thème très complexe.
1) Formation et meilleure orientation professionnelle
Avec le ministère de la femme, de l’emploi, de l’éducation, de l’économie et de la planification, une symbiose des activités gouvernementales s’imposent pour détecter et ensuite vulgariser les formations susceptibles de rapporter assez de revenus et garantir une autonomie financière à moyen et à long terme.
L’arrimage aveugle à ce qui se passe à Londres, Paris ou Baltimore s’avère comme une erreur stratégique vu que les problèmes, les besoins et les moyens diffèrent dans chaque pays.
Dans un pays comme la Guinée avec une consommation explosive en Riz, peut-on expliquer sérieusement ce qui nous empêche de considérer la culture du riz comme une priorité ?
Nous n’aurons pas seulement quelques dizaines d’importateurs milliardaires mais des centaines de milliers de petits agriculteurs organisés en coopératives et vivant décemment de cette activité. Les femmes ici trouveraient leurs comptes, pour ne citer que cet exemple, car la culture du riz ne demande pas un niveau impressionnant d’études ou des moyens financiers colossaux.
Nous gagnerons à stimuler les femmes en plus des activités agricoles, du commerce vers les professions libérales comme l’architecture, le notariat, l’expertise comptable, le Consulting, Journalisme (pigiste).
Ainsi, elles aurons plus de marges de manœuvre pour mieux concilier leur carrière personnelle et la famille (un des arguments les plus avancés pour décourager la jeune femme ambitieuse et pétrie de potentiels)
2) Micro crédit pour les activités des femmes
Le problème de financement et de crédits à accorder aux femmes rurales ou urbaines se posent avec acuité. Les bonnes intentions énoncées après chaque séminaire ou atelier ne se concrétisent presque jamais totalement comme promis.
Il faut que les acteurs et financiers africains se penchent plus sérieusement sur les effets bénéfiques de la micro finance.
A côte de l’état qui doit créer un fond pour financer les crédits des entreprises féminines ou allouer aux coopératives des femmes, le secteur bancaire devrait avoir en son sein une division qui s’occupe de l’entreprenariat féminin. Une division obligatoire pour l’obtention du droit d’exercer dans notre territoire.
Une étude commanditée et cofinancée par MISEREOR, permet d’attester que la micro finance , c’est-à-dire « l’offre de produits et services financiers aux populations pauvres, exclues des systèmes financiers traditionnels.. » permet d’améliorer les conditions de vie dans les domaine de l’éducation ) formation professionnelle, de l’habitat, des relations entre les genres et les générations. En donnant accès aux services financiers à nos femmes, nous participons de façon visible, rapide et concrète à la réduction de la pauvreté et anticipons l’émergence d’une nouvelle classe féminine, indépendante et surtout de plus en plus autonome.
3) Evaluation périodique, encadrement et stratégie pour préserver les acquis
Il est indispensable que si nous voulons améliorer le climat de l’entreprenariat féminin en Guinée, que des structures d’accompagnement soient inclues dans le jeu. Une cellule chargée de collecter les informations, informant a temps et à fond sur le processus de création d’entreprises et d’obtention des crédits devait exister dans tout gouvernement responsable. Les partis politiques, du moins les plus sérieux seraient mieux préparés ayant des commissions ou sous-commissions qui prennent en charge la stratégie de dynamisation des femmes qui désirent créer des entreprises.
L’organisation Internationale du travail (OIT) à Genève a une approche très respectable se résumant en 3 points :
v la création de conditions optimales pour faire prospérer l’entrepreneuriat des femmes
v le renforcement de la capacité institutionnelle pour mieux répondre aux besoins des femmes entrepreneurs
v la fourniture d’outils et d’approches sur mesure pour renforcer les capacités des femmes à créer et à monter des entreprises durables.
Mais combien de relai existe-t-il dans nos pays pour familiariser nos femmes rurales et urbaines avec ces concepts ?
Le devoir des pouvoirs publics, des partenaires sociaux reviendrait à rendre accessible à toutes les informations utiles pour la création des entreprises.
Conclusion
Qui n’a pas connu, entendu ou lu sur l’épopée des NANA BENZ et qu’en est-il aujourd’hui ?
Ces femmes en majorité analphabètes qui ont fait fortune en Afrique de l’Ouest (Togo, Benin, …) avec exclusivement la vente du pagne de qualité (WAX Hollandais pour ne citer que celui-là).
Ces braves dames ont été avalées par la mondialisation, la montée en flèche des prix, les diverses dévaluations et le manque d’encadrement dans l’activité qu’elle menait avec simplicité et assiduité.
