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Zimbabwe : la volonté de quadrupler les revenus miniers se heurte à l’opacité entourant Kuvimba Mining House

Zimbabwe : la volonté de quadrupler les revenus miniers se heurte à l’opacité entourant Kuvimba Mining House

  • mercredi 2 mars 2022
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(Agence Ecofin) - Le Zimbabwe veut porter ses revenus miniers annuels à 12 milliards $ dès 2023, dont 3 milliards $ grâce au platine. Le projet de platine Darwendale détenu à 50 % par Kuvimba Mining doit donc jouer un rôle important, mais son propriétaire a du mal à trouver des fonds pour le développer.


La compagnie minière Impala Platinum basée à Johannesburg aurait rompu les discussions portant sur un éventuel accord de partenariat avec la compagnie publique zimbabwéenne Kuvimba Mining House. C’est l’exigence par Impala d’une due diligence sur Kuvimba qui a bloqué les négociations, apprend-on de sources proches du dossier citées par Bloomberg.


Créée en 2020 pour gérer des actifs miniers détenus par l’Etat, Kuvimba est détenue à 65 % par ce dernier à travers son fonds souverain et son fonds de pension. Cependant, l’identité des propriétaires de Ziwa Resources, détenteur des 35 % d’intérêts restants, n’est pas connue, alimentant les suspicions concernant un lien entre la société et le magnat local Kudakwashe Tagwirei, proche des cercles du pouvoir à Harare.


Il faut dire qu’une partie des actifs miniers actuellement détenus par Kuvimba appartenaient précédemment à Sotic International, société liée à M. Tagwirei. Or, M. Tagwirei est soupçonné par le Trésor américain de s’enrichir sur le dos du contribuable zimbabwéen, ce qui lui vaut depuis 2020 des sanctions des Etats-Unis et pourrait empêcher à terme Impala cotée sur la bourse américaine OTC Markets, de collaborer avec Kuvimba.


Retard dans le développement de la mine de platine Darwendale


Le partenariat que négociaient Kuvimba et Impala porte sur le développement du projet de platine Darwendale, détenu à 50 % par le premier. Selon les informations disponibles, Impala aurait pu prendre une participation dans le projet, aider à mobiliser les fonds pour construire la mine et s’occuper ensuite du traitement du minerai pour produire le platine. Le projet nécessitera jusqu’à 2 milliards $ d’investissements pour une production annuelle de 860 000 onces de métaux du groupe de platine sur une durée de vie de 40 ans.


Si le retrait d’Impala se confirme, cela pourrait amener Kuvimba à revoir à la baisse ses ambitions avec, comme l’explique le PDG Simba Chinyemba, la possibilité de développer initialement une exploitation à ciel ouvert, moins coûteuse, à la place de la mine souterraine. Une étude de faisabilité devrait être réalisée avant, mais, peu importe la méthode choisie, l’échéance de 2023 prévue pour l’entrée en production du projet semble actuellement difficile à respecter.


Le secteur du platine, qui doit générer 3 milliards $ de revenus en 2023, ne pourra donc pas compter sur la contribution de la mine Darwendale pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement. C’est en effet l’année prochaine que le Zimbabwe est censé générer des revenus miniers annuels de 12 milliards $, soit le quadruple des près de 3 milliards $ obtenus en 2019.


Emiliano Tossou


Lire aussi:


26/03/2021 - Comment le Zimbabwe veut quadrupler ses revenus miniers en 4 ans


Retrouver cet article sur Agence Ecofin
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