(Agence Ecofin) - Les tensions entre Glencore et l’Etat zambien vont se conclure par le départ de la compagnie suisse du pays. Elle va céder au gouvernement sa participation dans la mine Mopani qu’elle a acquise en 2000 et dans laquelle elle a investi plus de 4,4 milliards $.
L’Etat zambien est sur le point de prendre le contrôle de la mine de cuivre Mopani. Dans une déclaration relayée par plusieurs médias internationaux le 8 janvier dernier, le géant minier Glencore a indiqué qu’il est en phase finale de négociations pour vendre à la compagnie publique ZCCM-IH les 90 % de participation qu’il détient avec le Canadien First Quantum.
En rachetant ces parts, le gouvernement zambien deviendrait donc l’unique propriétaire de la mine dans laquelle il ne détenait que 10 % d’intérêts. Glencore n’a pas donné de détails sur les termes de l’accord sur le point d’être conclu.
Si la transaction se confirme, elle soulèverait plusieurs questions. Comment la Zambie, en « défaut de paiement » depuis fin 2020 selon l’agence de notation S&P trouvera-t-elle les moyens de solder son acquisition ? La participation de Glencore (73,1 %) vaudrait 514,6 millions $ selon la compagnie. Si on y ajoute la valeur des 16,9 % d’intérêts de First Quantum, cela ferait plus de la moitié des réserves de change de la Zambie qui s’élevaient, selon la Banque centrale, à 1,43 milliard $ fin juin.
L’autre grande problématique concerne l’avenir de la mine Mopani, qui était au centre des plans de Glencore pour redresser son activité de cuivre en Afrique. La compagnie a dépensé 4,4 milliards de dollars pour agrandir l’opération en creusant de nouveaux puits avec pour but de faire passer la production à environ 140 000 tonnes de cuivre par an, contre seulement 51 000 tonnes en 2019. Alors que l’Etat veut sauver tous les emplois, il lui faudra trouver le financement nécessaire pour assurer la viabilité de l’opération.
Louis-Nino Kansoun
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