Il y a peu, un géophysicien a tenté de répondre précisément à la question suivante : peut-on creuser jusqu’à l’autre bout de la Terre ? Sans surprise, c’est totalement impossible et il est pratiquement certain que cette idée appartiendra indéfiniment au domaine de la science-fiction.
Voyage au centre de la Terre
Dans l’ouvrage Voyage au centre de la Terre (1864) écrit par Jules Verne, un savant et son équipe entrent dans un volcan islandais éteint pour voyager dans les entrailles de notre planète. Évidemment, il s’agit d’une pure fiction. L’idée est en effet irréalisable dans les faits, tant les obstacles physiques et technologiques sont insurmontables. En revanche, il faut savoir que certains projets ont tenté de pénétrer dans les profondeurs de la Terre, non sans mal.
Dans un article publié dans le média Gizmodo le 29 novembre 2024, le géophysicien et sismologue américain Andrew Gase explore cette chimère. Il rappelle à cette occasion que notre planète se compose de trois couches principales : la croûte terrestre, qui inclut les plaques tectoniques, le manteau profond de plusieurs milliers de kilomètres et le noyau métallique où règnent des températures extrêmes (entre 2 500 et 5 200 °C).
Une implacable impossibilité
Foré par l’Union soviétique entre 1970 et 1989, le Kola Superdeep Borehole atteint 12 262 mètres de profondeur. Il s’agit du forage le plus profond jamais effectué par l’être humain. Cependant, les équipes n’ont pas pu aller plus loin, principalement en raison de la température au fond du puits (environ 180 °C). Par ailleurs, d’autres obstacles s’y ajoutent : défaillances techniques, pression extrême et coûts astronomiques. Or, rappelons tout de même la distance à parcourir pour atteindre le noyau externe de la Terre est de 2 885 kilomètres, auxquels s’ajoutent environ 2 500 kilomètres supplémentaires afin d’arriver au noyau métallique interne.
Il s’agit ici d’une mission complètement impossible, qu’un autre exemple concret peut tout à fait illustrer. Ouverte en 1906 près de Salt Lake City (États-Unis), la mine de Bingham Canyon était une mine de cuivre à ciel ouvert d’une profondeur de 1 200 mètres pour une largeur de quatre kilomètres. En 2013, un glissement de terrain a provoqué l’effondrement de 145 millions de tonnes de roches. De par sa configuration, le forage présentait pourtant l’avantage de déplacer moins de matière que la méthode habituelle.
Si actuellement, la technologie permet de creuser dans les roches les plus solides à plusieurs centimètres par minute, parvenir à l’autre bout de la Terre prendrait plusieurs siècles (en ignorant bien sûr les nombreux obstacles). Le caractère impossible de cette initiative est pourtant implacable. Un tel forage deviendrait ingérable en raison des mouvements du manteau terrestre, si bien que le puits collapserait à coup sûr. Surtout, outre les températures extrêmes, il est important de souligner la présence de magma, de gaz et de métaux liquides dans les profondeurs.
