(Agence Ecofin) - Entre autres cette semaine, l’OMS a décidé de rebaptiser la Monkeypox, pour lutter contre les stigmatisations, un nouveau cas d’Ebola a été détecté en Ouganda, et une campagne de vaccination contre la fièvre jaune a été lancée au Sud-Kivu (RDC)…
OMS : Monkeypox devient « Mpox »
Ce lundi 28 novembre 2022, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé sa décision de changer le nom de la Variole du singe, en anglais. De “MonkeyPox”, elle devient "Mpox", selon les précisions l'agence sanitaire basée à Genève.
Suite aux consultations, l'OMS commencera à utiliser un nouveau terme pour désigner la maladie "#monkeypox": "#mpox". Les deux noms seront utilisés simultanément pendant un an pendant que "monkeypox" sera supprimé https://t.co/Ec0V7j986T pic.twitter.com/AGWjwRugWK
— OMS RDC (@OMSRDCONGO) November 28, 2022
Cette maladie virale, traditionnellement endémique à certains pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, était revenue au devant de la scène ces derniers mois, une épidémie dans plusieurs pays en Occident. Par cette mesure, à l’étude depuis plusieurs mois, d’éviter toute stigmatisation des patients. Pour l'OMS, ce changement de nom vise également à répondre à des propos racistes et stigmatisants, surtout en ligne, alors même que l’épidémie progressait. En Anglais “Mpox” devient ainsi le terme privilégié par l’OMS. Cette nouvelle appellation aura une période de transition d'un an. « L'OMS adoptera le terme Mpox dans ses communications, et encourage les autres à suivre ces recommandations, afin de minimiser tout impact négatif permanent du nom actuel et de l'adoption du nouveau nom. », conclut l'agence onusienne.
Afrique subsaharienne : les défis de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile
Dans une autre sortie, l’OMS indique craindre que les progrès réalisés au cours de la dernière décennie en matière de mortalité maternelle et infantile ne ralentissent en Afrique, comme l’indique un nouveau rapport, rendu public ce jeudi 1er novembre 2022. D’après l'Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022, 390 femmes mourront en couches pour 100 000 naissances vivantes d'ici à 2030, un chiffre bien plus élevé que la cible des ODD pour 2030, à savoir moins de 70 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.
Le taux de mortalité infantile de la région s'élève à 72 pour 1000 naissances vivantes. Au taux de déclin annuel actuel de 3,1 %, on prévoit 54 décès pour 1000 naissances vivantes d'ici 2030, ce qui est bien supérieur à l'objectif de réduction de moins de 25 pour 1000.
« L'Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais cette dynamique s'essouffle. Cela signifie que pour de nombreuses femmes africaines, l'accouchement reste un risque persistant et que des millions d'enfants ne vivent pas assez longtemps pour fêter leur cinquième anniversaire », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « Il est crucial que les gouvernements rectifient radicalement le tir, surmontent les difficultés et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs de santé. Ces objectifs ne sont pas de simples jalons, mais les fondements mêmes d'une vie plus saine et du bien-être de millions de personnes. »
Notons cependant que des progrès « remarquables » ont été accomplis sur la dernière décennie. La mortalité des moins de 5 ans a diminué de 35 %, les taux de mortalité néonatale de 21 % et la mortalité maternelle de 28 %. Au cours de la dernière décennie, les progrès dans ces trois domaines se sont stabilisés, en particulier pour la mortalité maternelle. Ceci étant, si le Continent, a progressé en matière de planification familiale, avec 56,3 % des femmes en âge de procréer (15-49 ans) dont les besoins en la matière seront satisfaits par des méthodes contraceptives modernes en 2020, la région reste très en deçà de la moyenne mondiale de 77 % et affiche les plus mauvais résultats.
RDC : campagne de vaccination contre la fièvre jaune au Sud-Kivu
En RDC, une vaste campagne de vaccination contre la fièvre a été lancée en début de cette semaine dans le Sud-Kivu. L'opération ira globalement du 28 novembre au 7 décembre dans 3 zones de santé de Bukavu, et du 1er au 11 décembre dans ses 31 autres zones de santé. A terme, l'objectif est d’atteindre 7 millions de personnes, âgées de 6 mois à 60 ans.
Cette campagne fait suite aux cas de fièvre jaune qui ont été notifiés dans certaines provinces de la République démocratique du Congo, dont le Sud-Kivu, selon Masine Kinenwa, ministre provincial en charge de la santé qui a participé à cette cérémonie, « J'invite toute la population à se faire vacciner, mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Ensemble, protégeons-nous et protégeons nos enfants contre la fièvre jaune. Vacciner, c'est protéger. La stratégie fixe dans les hôpitaux, les écoles, les centres de santé et les lieux de culte a été adoptée. », a-t-il indiqué.
#RDC
Le ministre provincial de la Santé du Sud-Kivu a lancé, lundi 28 novembre, la campagne de vaccination préventive de la fièvre jaune à Bukavu.#UbuntuRDC pic.twitter.com/bJeleuraqx
— UBUNTU (@Ubuntu_RDC) November 29, 2022
Pour rappel, la fièvre jaune est une fièvre hémorragique virale aiguë, qui se transmet par les piqûres de moustiques infectés. Ses symptômes sont notamment fièvre, frisson, maux de tête, maux de dos et douleurs musculaires. Ils apparaissent 3 à 6 jours après l'infection et environ 12 % des personnes infectées par le virus de la fièvre jaune développent une maladie grave qui peut entraîner la mort dans 30 à 60 % de ses cas.
Ebola en Ouganda : un nouveau cas détecté, le premier en 11 jours
En Ouganda, un nouveau cas d’Ebola a été confirmé cette semaine, après plus d’une semaine d’accalmie. Les autorités sanitaires ougandaises ont signalé lundi un nouveau cas de maladie à virus Ebola (MVE) et un décès, le premier en onze jours.
The positive #Ebola case today, 28 Nov 2022,is a 28-week male stillborn to an Ebola survivor mother.The mother, is a 23 year old resident of Kikandwa,Kasanda district who had stillbirth.She was attended to during delivery by an appropriately donned midwife & is in good condition pic.twitter.com/TI8Ewp2g1N
— Ministry of Health- Uganda (@MinofHealthUG) November 28, 2022
« Le cas positif d'Ebola aujourd'hui, 28 novembre 2022, est un garçon de 28 semaines mort-né d'une mère survivante d'Ebola. La mère, âgée de 23 ans, réside à Kikandwa, dans le district de Kasanda. Elle a été suivie pendant l'accouchement par une sage-femme portant une tenue appropriée et qui se trouve en bonne santé.», rapportait dans un tweet le ministère de la Santé.
Cela porte le total des cas confirmés à 142, dont 56 décès cumulés. Dans le pays, les traçages des cas contact est en cours, pour identifier d'autres porteurs potentiels. Selon les recommandations de l’OMS, il faut une période de 42 jours sans aucun nouveau cas pour déclarer une épidémie d’Ebola close.
Afrique du Sud : une épidémie de rougeole atteint près de 100 cas
Du 1er septembre au 30 novembre 2022, 99 cas de rougeole confirmés en laboratoire ont été signalés dans les provinces de Limpopo et Mpumalanga, en Afrique du Sud. C’est selon les données de suivis épidémiologiques de l'Institut national des maladies transmissibles (NICD).
Ces cas, confirmés en laboratoire dans la province de Limpopo, sont passés à 77, et à 22 dans la province de Mpumalanga, apprend-on. Parmi les cas confirmés dans cette épidémie de la maladie virale, très contagieuse, on recense plusieurs enfants non vaccinés, ou au statut vaccinal inconnu. Ce qui pousse les autorités sanitaires à enquêter sur les raisons de cette non-vaccination, afin d'améliorer le programme de vaccination dans ces deux provinces
Kenya: épidémie de choléra
Une épidémie de choléra sévit dans un comté du Kenya, depuis le 19 octobre. Les premiers cas ont été détectés suite à un festival de mariage qui s'est tenu dans le sous-comté de Limuru, comté de Kiambu, il y a près de deux mois (le 8 octobre 2022).
Si en tout 9 comtés ont été touchés (Garissa, Kajiado, Kiambu, Machakos, Meru, Muranga, Nakuru, Nairobi et Uasin Gishu), l’épidémie est actuellement active dans sept comtés, alors qu’elle est sous contrôle dans ceux de Nakuru et Uasin Gishu, selon l’OMS. Au 13 novembre, on recensait, selon l’OMS, un total de 568 cas, dont 281 confirmés et 15 décès. Dans le pays, c’est la deuxième épidémie de choléra déclarée en près d'un mois cette année.
Ayi Renaud Dossavi
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