(Agence Ecofin) - En Asie, les tensions commerciales se poursuivent entre l’Inde et la Chine, sur le terrain technologique. New Delhi a ainsi décidé cette semaine de bannir 43 applications supplémentaires, très principalement chinoises, pour des raisons de sécurité nationale, dont l’appli d’E-commerce Aliexpress, du groupe Alibaba.
Quelques mois plus tôt, l’immense démocratie asiatique avait déjà interdit plus de 170 autres applications, toujours au motif qu’elles collectent et partagent les données des utilisateurs indiens, constituant une brèche de sécurité potentielle.
Pour certains observateurs, ces mesures sur le terrain numérique, constituent surtout une réponse de l’Inde, face à l’impasse dans laquelle elle se trouve, vis-à-vis de son puissant voisin chinois, sur leur querelle frontalière dans la région himalayenne du Ladakh. D’ailleurs, le ministre indien chargé de la technologie, qualifie ces interdictions de “frappes technologiques”.
Côté chinois, après son ambassade en Inde, qui a déclaré hier qu’elle s'opposait "résolument" à ces banissements, c’est par la voix de Zhao Lijian, le très présent porte-parole du ministère des affaires étrangères, que Beijing a déclaré que ces mesures violaient les principes du marché et les règles de l'OMC. Tout en exhortant l'Inde à corriger rectifier immédiatement le tir, dans son approche jugée “discriminatoire”, afin d'éviter causer davantage de dommages à la coopération bilatérale entre les deux pays.
Du reste, notons que, dans ce bras de fer larvé entre les deux puissances commerciales et nucléaires, les géants de la tech chinois, notamment Alibaba, Bytedance et Tencent, ont fortement vu leurs investissements et ambitions être perturbés, dans une Inde de plus en plus inquiète face à la montée en puissance de Beijing.
Ayi Renaud Dossavi
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