Selon le rapport du Copernicus Climate Change Service (C3S), la banquise qui ceinture le continent antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais observé pour un mois de juillet. Le bulletin complet est accessible sur le site de l’agence.
Avec une surface moyenne de 15,3 millions de kilomètres carrés au cours du mois de juillet dernier, la banquise antarctique a battu un nouveau record de faible extension. En effet, jamais un mois de juillet n’avait connu un chiffre aussi bas depuis que l’on dispose d’un suivi satellitaire à haute résolution.
Plus précisément, on observe un déficit de 1,1 million de kilomètres carrés par rapport à la moyenne des mois de juillet sur la période 1991-2020. Notons que cette anomalie de 7 % fait suite à des mois de juin et de mai qui ont eux aussi été marqués par une banquise australe à la traîne par rapport à la normale saisonnière.
Banquise antarctique : une météorologie défavorable, mais aucune tendance climatique claire
Une situation météorologique défavorable à l’expansion des glaces de mer probablement favorisée par le contexte La Niña est ici en cause. « L’été a été marqué par une forte dépression en mer d’Amundsen qui a tendance à amener de l’air plus chaud depuis le nord-ouest en direction de la péninsule et du nord de la mer de Weddell », explique le NSIDC.
Rappelons que contrairement à la banquise arctique, la banquise antarctique ne montre pas ou peu d’évolution au cours des dernières décennies. On observe même plutôt une légère croissance sur la période 1979-2021. Aussi, il n’est pas trivial de relier les records bas actuels à un effet quelconque du réchauffement climatique.
« Il convient également de noter que l’étendue de la banquise antarctique était supérieure à la moyenne un an plus tôt, en juillet 2021, ce qui souligne la grande variabilité interannuelle qui a souvent caractérisé la banquise antarctique tout au long de l’ère satellitaire », rapporte à ce titre le C3S.
Enfin, notons que si la banquise qui ceinture l’Antarctique est relativement stable depuis la fin des années 1970, la calotte posée sur le continent et qui contribue à l’élévation du niveau des mers est quant à elle sujette à une perte de masse accélérée.
Et pour la banquise arctique ?
En Arctique, l’extension moyenne observée au cours du mois de juillet se situe 0,4 million de kilomètres carrés sous la moyenne 1991-2020 avec une surface de 9 millions de kilomètres carrés, soit un déficit de 4 %. Elle se place en douzième position des plus basses depuis le début du suivi satellitaire en 1979.
Comme indiqué précédemment, la tendance observée au cours des dernières décennies pour la banquise boréale est clairement orientée à la baisse en raison du réchauffement rapide des hautes latitudes nord, et ce, aussi bien pour l’extension des glaces de mer que pour leur épaisseur.