(Agence Ecofin) - Premier producteur mondial de platine, Sibanye-Stillwater s’est lancé dans l’acquisition de projets hors platine. Cela s’inscrit dans une stratégie censée lui permettre de profiter à la transition énergétique en cours, par l’exploitation de projets de métaux « verts » : nickel, cuivre et lithium.
Le géant minier Sibanye-Stillwater a conclu des accords définitifs pour acquérir 100% d’intérêts dans les mines brésiliennes Santa Rita (nickel) et Serrote (cuivre). C’est l’annonce faite le 26 octobre par le groupe sud-africain qui précise que le propriétaire, Appian Capital, recevra 1 milliard $ en espèces et une redevance de 5% sur les revenus nets de fonderie.
V interesting. Not just big miners like Sibanye bidding for nickel. Carmakers also interested. Amazing to think a motor company wanted to own and operate a mine. shows how important security of supply is becoming.https://t.co/IIkHOX36wf pic.twitter.com/bRph1pNBe4
— Neil Hume (@humenm) October 26, 2021
La mine de nickel Santa Rita redémarrée en 2019, dispose actuellement d’une durée de vie de 7 ans, sur la base d’une production moyenne annuelle de 16 000 tonnes d’équivalent nickel. Elle héberge aussi du cuivre et du cobalt et dispose de réserves souterraines pouvant ajouter 27 ans à sa durée de vie.
De son côté, la mine de cuivre Serrote monte actuellement en puissance, après des travaux de construction achevés en mai dernier. Elle devrait atteindre la production commerciale d’ici la fin de l’année et peut produire annuellement 20 000 tonnes d’équivalent cuivre sur une durée de vie de 13 ans. Serrote héberge 112,2 millions de tonnes de ressources minérales titrant 0,54 % de cuivre et 0,10 g/t d'or.
Investissements croissants dans les métaux « verts » pour Sibanye
Premier producteur mondial de platine depuis trois ans, Sibanye-Stillwater est principalement active en Afrique du Sud où elle exploite de l’or et les métaux du groupe de platine (PGM). Depuis quelques mois néanmoins, la société est en pleine expansion à l’étranger, à travers une diversification de son portefeuille, s’orientant vers des acquisitions de projets miniers qui lui permettront de jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique en cours.
« La transaction est une étape supplémentaire importante dans la stratégie actuelle de Sibanye-Stillwater visant à positionner l'entreprise pour une création de valeur continue pendant notre transition vers une entreprise résiliente au changement climatique », a d’ailleurs déclaré Neal Froneman, PDG de la compagnie, à propos de ce nouvel accord.
Le géant minier sud-africain a ainsi récemment investi 490 millions $ pour acquérir une participation de 50% dans le projet de lithium américain Rhyolite Ridge, situé au Nevada. En septembre, la société est également devenue le premier actionnaire de Keliber Oy, une société qui détient des gisements finlandais de lithium, qui font partie des plus importants en Europe. À cela s’ajoute l’annonce en août du rachat de l’usine de traitement hydrométallurgique du nickel de Sandouville en France.
Faut-il le rappeler, le lithium est le métal de base des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques, un secteur en pleine boom. La demande de nickel devrait de son côté suivre la même tendance haussière en raison non seulement de la hausse de la production de batteries électriques, mais d’une utilisation plus importante du nickel dans la fabrication de ces batteries.
Emiliano Tossou
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