(Agence Ecofin) - Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain, Joe Biden, a renforcé l’intérêt des USA pour la situation dans la Corne de l’Afrique, une région en pleine instabilité politico-sécuritaire. Depuis 2021, Washington a déjà nommé deux envoyés spéciaux pour la région.
La secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee et le nouvel envoyé spécial des Etats-Unis dans la Corne de l’Afrique, David Satterfield (photo), ont entamé ce lundi 17 janvier 2022, une tournée dans trois pays, dont deux situés en Afrique (Ethiopie et Soudan). L’information a été rendue publique par un communiqué de presse publié par le département américain le vendredi 14 janvier.
Cette visite de quatre jours servira, selon le communiqué, à mobiliser du soutien en faveur de la mission des Nations unies au Soudan. Il intervient surtout dans un contexte difficile dans les deux pays marqués par une grande instabilité politico-sécuritaire. A Khartoum, la capitale soudanaise, les deux officiels rencontreront à cet effet « des militants pro-démocratie », des organisations de femmes et de jeunes, la société civile, l’armée et la classe politique.
Alors qu’il représentait la partie civile au pouvoir, la démission, le 2 janvier dernier, du Premier ministre, Abdalla Hamdock, a donné l’entièreté du pouvoir aux militaires, quelques semaines après sa détention en résidence surveillée. Le nouveau pouvoir militaire, rejeté par la population, s’est inscrit dans une logique de répression des manifestations dans le pays, déclenchant ainsi l’ire de la communauté internationale qui avait progressivement recommencé à accorder sa confiance à Khartoum, ces deux dernières années. L’arrivée de la responsable américaine dans le pays pourrait constituer une aubaine pour la société civile et la classe politique pour mettre en place un cadre de discussions avec l’armée au pouvoir, et trouver une issue à la crise.
La visite en Ethiopie quant à elle, intervient une semaine après que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le président américain ont eu des échanges téléphoniques sur la situation dans le pays. Pour rappel, le gouvernement fédéral est opposé depuis novembre 2020, au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qu’il accuse de vouloir faire sécession.
A Addis-Abeba, Mme Molly Phee espère obtenir la fin des combats, la libération des prisonniers politiques, le rétablissement de l’accès humanitaire et l’instauration d’un « dialogue national inclusif ». Les autorités d’Ethiopie ont d’ailleurs initié un dialogue national de réconciliation, et libéré les principales figures de l’opposition qui étaient encore en prison.
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
