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Gestion de la dette : à la suite des créanciers européens, la Zambie s'oppose à la Chine

Gestion de la dette : à la suite des créanciers européens, la Zambie s'oppose à la Chine

  • mercredi 14 octobre 2020
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(Agence Ecofin) - Les autorités zambiennes ambitionnent de résister aux conditions qu’imposent les créanciers chinois sur la gestion de la dette qui leur est due. Une attitude saluée par les partenaires occidentaux qui eux-mêmes ne font pas de gros efforts pour donner du souffle au pays.


La Zambie, deuxième producteur de cuivre en Afrique, a déclaré qu'elle résisterait aux pressions en provenance de la Chine, qui font du paiement des arriérés une condition à la poursuite des négociations sur l'allégement de la dette due à ce partenaire. Cela représente un nouveau front de bataille qu'ouvre ce pays d'Afrique australe qui se bat pour restructurer 11 milliards de dollars de dettes extérieures.


La Chine qui fait partie des pays du G20 a accepté de conduire à sa manière le processus visant à alléger la dette des pays présentés comme étant les plus pauvres de la planète. Elle détient plus du tiers de la dette zambienne sous la forme bilatérale ou commerciale.


Et justement, les créanciers commerciaux chinois exigent que soient apurés à leur profit, des arriérés de remboursement de plus de 200 millions $. Une somme que la Zambie a clairement dit ne pas être en mesure de payer.


L'attitude chinoise est très critiquée par des gouvernements de pays occidentaux et des organismes comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Ils relèvent que les autorités chinoises jouent sur les mots lorsqu'elles parlent de dette commerciale, dans un pays où toutes les sociétés financières appartiennent à l'Etat.


Or, ces institutions et ces pays qui ont montré des capacités d'intervention bien plus grandes que la Chine en injectant des milliers de milliards $ dans leur économie ne font pas suffisamment de pressions sur leurs secteurs privés afin que ceux-ci donnent un peu de souffle aux pays pauvres.


Plusieurs pays africains y compris la Zambie ont continué de payer ou de rembourser leurs créanciers privés internationaux non chinois, alors qu'ils faisaient face aux mêmes conséquences économiques et sanitaires de la covid-19, auxquelles se sont ajoutées pour certains, des inondations dévastatrices.


Une idée défendue par plusieurs experts dans le monde, et qui consiste à faire des droits de tirage spéciaux du FMI une solution pour la dette des pays pauvres et plus généralement des économies les moins avancées, est bloquée en raison d'un véto des Américains.


David Malpass, le président du Groupe de la Banque mondiale, a critiqué l'attitude chinoise vis-à-vis de la Zambie et plus généralement des pays africains, alors que son institution ne valide pas l'idée d'un véhicule spécial d'investissement qui rachèterait la dette des pays pauvres afin de leur donner plus de confort budgétaire.


En plus des arriérés, la Zambie devrait payer à la Chine des intérêts de l'ordre de 426 millions $ cette année, selon des réponses que son gouvernement a données aux créanciers occidentaux, lors de la dernière discussion en vue d'obtenir de ceux-ci un petit délai de remboursement. Plusieurs experts trouvent dommage que l'Afrique soit dispersée dans la gestion de sa dette ; ce qui fragilise ses pays membres.


Idriss Linge


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