(Agence Ecofin) - L’activité des indices boursiers est à la peine en Afrique, sauf pour Standard Bank Africa. Une hypothèse de cette contreperformance est le manque de confiance des investisseurs étrangers sur les principaux marchés financiers africains.
Le fonds indiciel coté Standard Bank Africa Total return Index qui réplique pour ses investisseurs les performances d'une quarantaine d'entreprises cotées actives en Afrique (60%) et des entreprises internationales (40%) affiche actuellement le rendement le plus élevé de son secteur sur le continent africain, selon des données fournies par la firme d'analyse et d'investissement RisCura.
Sur le mois d'août 2022 qui est le dernier disponible, son rendement est de 7,82%. A côté de cela, le S&P Africa Frontier ou le Morgan Stanley Capital International (MSCI) Emerging Frontier Markets Africa, qui sont sur des méthodologies proches de celle du fonds boursier de la banque sud-africaine, affichent des rendements négatifs sur la même période.
Sur les trois dernières années, la rentabilité que ce fonds a réalisée pour ses investisseurs est proche de 12%. Le seul qui s'en rapproche durant la période, est le fonds indiciel boursier Sustainable Capital Africa Alpha Fund V basé à l'Île Maurice, qui a réalisé un rendement de 6,8%. Dans l'ensemble, les principaux fonds indiciels cotés ciblant des sociétés africaines affichent des rendements négatifs depuis le début de l'année 2022.
Une hypothèse admise est que cela résulte d'une appréciation parfois décorrélée de la réalité africaine par les investisseurs. Le Nigeria, le Kenya et le Ghana sont des exemples qui démontrent suffisamment ce désintérêt des investisseurs non basés en Afrique, pour des sociétés cotées africaines.
Dans le cadre du capital-risque, cette aversion des investisseurs étrangers a eu un effet particulier. Selon des analystes de la plateforme Africa the Big Deal, on assiste de plus en plus à des transactions de plus d'un million $, menées par des firmes d'investissement africaines. « Plus de la moitié des transactions de plus de 1 million de dollars en Afrique depuis 2019 ont eu au moins un investisseur basé en Afrique comme l'un des principaux investisseurs. Et ce pourcentage a passablement augmenté depuis 2019 (36 % alors contre 58 % cette année 2022) », explique Max Cuvelier, le principal expert de cette plateforme.
On y note aussi que la participation des investisseurs basés en Afrique, en tant qu'investisseur principal, dans le cadre du financement au profit des start-up, est aussi comparable, bien que dans une plus faible proportion. Il n'est pas certain qu'on assiste à ce type de revirement pour ce qui est des produits boursiers. Les marchés financiers sont encore fragmentés et le projet de construction d'une plateforme regroupant plusieurs bourses africaines prend encore son temps.
