(Agence Ecofin) - Autrefois abandonnées dans les champs, les fibres de bananier sont désormais utilisées pour fabriquer des extensions de cheveux. En Ouganda, l’entrepreneure Juliet Tumisiime en a fait son activité, et a pour ambition de remplacer les mèches synthétiques et importées par une alternative locale bio.
Cheveux Organic Bio, entreprise ougandaise, s’est spécialisée dans la transformation de fibres de bananier en extensions de cheveux. Le processus commence dans les bananeraies, où les fibres sont coupées et divisées pour être transportées jusqu’à l’usine. Elles sont par la suite mises dans une machine d’extraction qui créée des brins de fibre. La matière ainsi obtenue est séchée au soleil, puis bouillie et conditionnée.
Juliet Tumisiime, la fondatrice, a confié sur la DW que l’objectif est de proposer aux Ougandais une alternative bio et fabriquée au niveau local, aux extensions de cheveux synthétiques et importées. Son entreprise propose plusieurs qualités de mèches aux couleurs pouvant varier entre le noir, le marron, le blond et le jaune. Ces extensions sont utilisées pour les coiffures africaines comme le rastas, les tresses, entre autres.
Si la transformation de fibres de banane en extensions de cheveux est innovante, ce procédé est de plus en plus vulgarisé par plusieurs entreprises en Afrique. En Ouganda, la firme TexFad, spécialisée dans la transformation de fibres de banane en tapis et autres textiles, propose également des extensions de cheveux. Au Cameroun, l’entreprise Fiber Fabric y travaille depuis quelques années déjà.
Cheveux Organic Bio s’approvisionne en fibres de banane chez les exploitants agricoles locaux. Non seulement l’activité leur assure des revenus supplémentaires, elle permet aussi de créer une nouvelle économie verte avec ces tiges autrefois abandonnées dans les champs ou brulées. L’entreprise affirme que leur mèche bio est biodégradable et peut aussi être réutilisée.
Les mèches de Cheveux Organic Bio sont particulièrement appréciées par les jeunes filles, qui les trouvent plus résistants. Elles assurent que depuis qu’elles utilisent cette alternative, elles n’ont plus de problème de démangeaisons du cuir chevelu. Une satisfaction pour Juliet Tumisiime, qui espère se frayer un chemin dans l’industrie lucrative des extensions de cheveux en Afrique.
Aïsha Moyouzame