Saviez-vous que chaque printemps, un nuage plus long que la Californie survolait Mars ? Peut-être pas et ceci est tout à fait normal dans la mesure où cette découverte est très récente. En effet, un astrophysicien a révélé la présence de ce nuage il y a seulement trois ans, alors que des signes étaient déjà visibles sur des clichés datant d’un demi-siècle.
Un nuage d’une longueur de 1 700 kilomètres
La planète Mars fait régulièrement parler d’elle dans les médias. Dernièrement, la NASA révélait la présence d’un étrange assortiment de formations géologiques prenant la forme d’un « ours en peluche ». Plus sérieusement, le média Mashable a évoqué le 21 janvier la présence d’un énorme nuage qui, chaque année au printemps, survole Mars quotidiennement. Cette découverte date de 2018, grâce aux observations de l’astrophysicien basque Jorge Hernández Bernal.
L’intéressé s’était focalisé sur les images de la « Mars Webcam », autrement dit la caméra basse résolution de la sonde Mars Express. Ses premières observations étaient relatives à une immense ombre planant au-dessus de la planète. En réalité, il s’agissait d’un nuage dont la longueur dépassait celle de la Californie (États-Unis). Cette longueur est d’environ 1 700 km, si bien qu’il pourrait s’agir du plus long objet de ce genre dans tout le Système Solaire.
Jorge Hernández Bernal a ensuite poursuivi son enquête en se plongeant dans les archives photographiques de la planète Mars. L’expert et son équipe ont alors compris qu’il s’agissait d’un phénomène météorologique qui avait déjà été immortalisé il y a longtemps. En effet, des traces de la présence de ce nuage sont présentes sur des images datant des années 1970, provenant de la mission Viking 2 de la NASA. L’Agence spatiale européenne a clairement détaillé le phénomène dans une publication en 2021.
Aucun doute sur l’origine de sa formation
Mais pourquoi ce nuage n’a-t-il pas été découvert avant ? L’explication est finalement assez simple. Les appareils chargés de capturer des images de Mars étaient placés en orbite synchrone avec le Soleil. Autrement dit, il leur était impossible d’effectuer des clichés avant l’après-midi. Or, il s’avère que le nuage fait son apparition durant trois heures seulement, et ce plus tôt dans la journée. Ainsi, ce dernier échappait logiquement aux chercheurs.
Cependant, certaines questions restent en suspens, ce qui laisse notamment penser que les scientifiques n’ont pas encore pleinement étudié le nuage. À quoi ce dernier ressemble-t-il vu de dessous ? Comment la population sur Terre vivrait-elle une telle apparition quotidienne au même moment ? En revanche, l’origine du nuage est clairement connue, les chercheurs ayant évoqué un effet de soulèvement orographique, c’est-à-dire un type de situations relatives à un flux d’air faisant la rencontre d’une montagne (ou d’un volcan), celui-ci n’ayant d’autre choix que de s’élever. Lorsque l’air est suffisamment humide, le nuage apparaît, et dans ce cas précis dans l’environnement du volcan bouclier Arsia Mons.
Selon Jorge Hernández Bernal et son équipe, l’air se déplace à 72 km/h, faisant chuter la température d’environ 12°C. Ainsi, l’air humide se condense avant de geler, formant le nuage à environ 45 km au-dessus du volcan.
