Le Groenland n’est pas à vendre, mais cela n’a pas empêché Donald Trump de relancer l’idée d’en faire un jour un territoire américain. Pourtant, la valeur de ce territoire arctique reste une question complexe, où se croisent enjeux économiques, stratégiques et considérations juridiques. Alors, combien pourrait valoir cette immense île de 2,2 millions de km² ?
Un intérêt historique pour le Groenland
L’idée d’acheter le Groenland n’est pas nouvelle. Dès 1946, Harry Truman avait offert 100 millions de dollars en or au Danemark pour ce territoire stratégique pendant la Guerre froide. Plus récemment, en 2019, Donald Trump avait exprimé un intérêt similaire, provoquant des réactions mitigées au Danemark et au Groenland.
Historiquement, les États-Unis ont acheté des territoires comme l’Alaska (7,2 millions de dollars en 1867) ou les îles Vierges (25 millions de dollars en 1917). Mais dans le contexte actuel, une telle transaction relèverait d’une rareté exceptionnelle.
Pourquoi le Groenland suscite-t-il tant de convoitises ?
Une situation géographique unique
Situé entre l’Amérique du Nord et l’Europe, le Groenland joue un rôle stratégique dans le contrôle de l’océan Arctique. Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, de nouvelles routes maritimes se dessinent, offrant un potentiel commercial et militaire unique.
Des ressources naturelles inestimables
Le Groenland est riche en ressources naturelles :
- Terres rares : cruciales pour les équipements électroniques et les technologies vertes.
- Uranium : essentiel pour l’énergie nucléaire.
- Pétrole et gaz offshore : encore sous-explorés mais prometteurs.
- Autres minerais : fer, cuivre, or, et bien d’autres.
Ces ressources, largement inexploitées, renforcent la valeur économique du territoire.

Quelle pourrait être la valeur du Groenland ?
Plusieurs méthodes permettent d’estimer la valeur d’un territoire comme le Groenland :
Les comparaisons historiques
Si l’on compare aux transactions passées :
- En ajustant l’achat de l’Alaska à 2025, la valeur serait d’environ 77 milliards de dollars.
- Basé sur les îles Vierges, la valeur serait proche de 12,5 milliards de dollars.
- Une offre ajustée de Truman en 1946 atteindrait aujourd’hui 10 milliards de dollars.
Les ressources naturelles
Selon une étude d’Alphaville, les richesses du sous-sol groenlandais pourraient élever sa valeur à 1000 milliards de dollars. Cette estimation tient compte des minerais, du potentiel énergétique et de l’attrait stratégique de l’Arctique.
Une estimation globale
En combinant ressources naturelles, position géographique et économie locale, le Groenland pourrait valoir entre 1 000 et 1100 milliards de dollars.
Les défis d’une telle transaction
Juridiques et déontologiques
Acheter un territoire n’est pas comparable à l’acquisition d’un bien. Il s’agit d’une entité habitée, avec ses lois et sa population. Les Groenlandais, disposant d’une large autonomie, ont exprimé leur opposition à toute vente. Comme l’a rappelé la Première ministre danoise, « le Groenland appartient aux Groenlandais ».
Stratégiques et politiques
Une transaction de cette ampleur aurait des conséquences géopolitiques majeures. Elle pourrait être perçue comme une violation des normes internationales et provoquer des tensions avec d’autres puissances mondiales.
Conclusion : un projet improbable mais fascinant
Le Groenland, avec ses richesses naturelles et sa position stratégique, suscite des intérêts bien au-delà de son territoire glacé. Cependant, attribuer une valeur à un pays reste un exercice hautement théorique, révélant les complexités de l’économie et de la diplomatie internationales. Si Donald Trump devait s’y aventurer, il lui faudrait plus qu’un carnet de chèques : un accord avec l’histoire et les peuples qui l’habitent.
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