En France, un groupe majeur de la construction, de l’immobilier et de l’énergie porte un projet de digue qui associe protection des côtes et production d’énergie verte. Cette installation aura notamment la particularité de récupérer l’énergie houlomotrice.
Une digue innovante par son double usage
L’énergie houlomotrice (ou énergie des vagues) a un énorme potentiel dans le mix énergétique de certains pays puisque 71 % de la surface de la Terre est recouverte par les eaux. Produire de l’énergie à partir de la houle est donc aujourd’hui au cœur de différents projets et en France, un projet novateur en particulier retient l’attention. Baptisée Dikwe, cette initiative est portée par le groupe Legendre, un géant de la construction, de l’énergie et de l’immobilier, en partenariat avec la start-up GEPS Techno et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Comme l’explique une publication dédiée, le projet Dikwe implique une digue portuaire qui intègre un système de récupération de l’énergie des vagues. Ce système prend par ailleurs la forme de volets oscillants. Il est donc question de produire de l’électricité décarbonée tout en protégeant les ports et le littoral. Par ailleurs, les perspectives de création d’emploi sont également très intéressantes.
« Dikwe est innovante par son double usage. Elle est avant tout une digue portuaire, destinée à la protection du littoral. À cet usage s’ajoute celui de la production d’électricité à partir d’une ressource marine renouvelable. La production d’énergie repose sur un volet oscillant sous l’action de la houle. Le volet est relié à un dispositif de captation d’énergie, qui va transformer l’énergie des vagues en électricité », explique l’Ifremer.

La dernière étape du projet en 2025
Lancé en 2018, le projet Dikwe avance progressivement. Durant les deux premières années, les équipes ont réalisé des modélisations numériques en 3D du dispositif de production d’énergie propre et ont réalisé des tests dans un bassin. Les deux années suivantes (2020-2022) ont permis aux ingénieurs d’effectuer des tests en pleine mer à l’aide d’un prototype à l’échelle 1/4. L’objectif ? Valider les modèles énergétiques réalisés en amont. Selon les responsables du projet, les résultats sont concluants. Ainsi, la troisième et dernière étape est en cours et devrait déboucher sur la fabrication d’un démonstrateur à l’échelle réelle. Le groupe Legendre espère ensuite procéder à de nouveaux tests dans le nord de la France en 2025 et valider définitivement la technologie.
Un mot sur la start-up GEPS Techno, partenaire du projet. Elle propose habituellement son expertise dans la conception de solutions innovantes afin d’exploiter l’énergie de la mer. La start-up est par ailleurs à l’origine d’une présentation qui résume assez bien le projet. Le groupe Legendre a également reçu l’aide de l’Ifremer qui a mis à disposition son bassin à vagues et deux sites d’essais à Sainte-Anne-du-Portzic, près de Brest.
Enfin, il faut savoir que le projet Dikwe a remporté le Blue Challenge 2020 (un programme européen) et le trophée infrastructure des Assises du Port du futur en 2021, organisé par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). En 2024, le projet a également reçu une récompense aux Trophées Innovation Océan, un concours notamment porté par la Banque Populaire.