(Agence Ecofin) - Au Burundi, les journalistes de la web Radio Inzamba (exilés au Rwanda) craignent pour leur vie et n’envisagent pas de rentrer dans leur pays. Et ce malgré le décès de Pierre Nkurunziza. Ils craignent aussi leurs concitoyens qui disent qu'ils veulent nuire au Burundi.
Le Burundi ne serait pas encore un havre de paix pour les hommes des médias. En effet, les journalistes de la web radio Radio Inzamba Agateka Kawe, qui informe principalement sur l'actualité burundaise ne souhaitent pas revenir dans leur pays.
Le pouvoir en place reproche au média, créé en 2015 par des journalistes d’organes de presse indépendants exilés au Rwanda, d’appartenir à l’opposition et de critiquer l’action gouvernementale.
Désiré Hatungimana, rédacteur en chef de la radio, assure que ses collègues seraient arrêtés s'ils rentraient au Burundi. « Nous avons l'information selon laquelle les noms des journalistes burundais qui sont à l'étranger sont affichés presque partout dans les bureaux des hauts gradés, à la police de l'air et des frontières », confie-t-il. Le décès de l’ancien président Pierre Nkurunziza n’aurait pas changé la donne.
Selon Bella Gloria Akintore, qui en 2015 travaillait pour la radio Isanganiro, « on continue d'emprisonner les journalistes, de fermer les radios étrangères. Et si l'on se réfère à ce qui s'est passé quand on était au pays, quand nos médias ont été brulés, eh bien rien n'a changé ».
Etonnamment, les journalistes ne craignent pas seulement le pouvoir en place, mais aussi leurs concitoyens qui les accusent de vouloir nuire au Burundi.
Bénédicta Vera-Cruz (stagiaire)
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