(Agence Ecofin) - Dans l’incapacité de payer ses employés depuis plus de 4 mois, le quotidien El Watan voit son audience affectée par les mouvements de grèves répétés de ses salariés. Alors que le conseil d’administration a lancé un appel à l’aide au gouvernement qui n’a jusque-là pas réagi, tout semble annoncer l’arrêt des activités du quotidien créé en 1990.
En Algérie, les employés du quotidien EL Watan lanceront à partir du 29 juillet une grève illimitée. Le mouvement de débrayage était prévu depuis plusieurs jours par le bureau syndical du média. « Dans le cas où la situation de non-paiement des salaires persiste, le mouvement de grève reprendra dimanche 24 juillet 2022 pour une durée de quatre jours et sera illimité à partir de vendredi 29 juillet 2022 », avaient déclaré les travailleurs après la grève des 12 et 13 juillet.
A ce jour, aucune solution n’a été trouvée et l’appel lancé au gouvernement ne semble pas avoir reçu de réponse. Dans ces conditions, le média se rapproche inexorablement de sa fin. « Les travailleurs sont excédés par le fait de n’avoir pas été payés pendant quatre mois. Ils ont raison. C’est intenable pour un salarié de travailler sans contrepartie. L’administration fiscale est en train de ponctionner dans nos comptes. Si aucune mesure n’est prise pour desserrer l’étau, le journal s’achemine vers la fermeture définitive », confirme son directeur de publication Mohamed Tahar Messaoudi. D’après lui, le conseil d’administration se réunira en aout pour étudier un rapport d’experts demandé, puis décidera de la fermeture ou non du journal.
La fin des activités d’El Watan, quelques mois après le quotidien Liberté, pourrait également causer des problèmes à un autre quotidien algérien. « Avec la fermeture d’El Watan, l’imprimerie sera également fermée. Cela va inévitablement entraîner la chute du quotidien El Khabar qui tire dans ces rotatives. El Khabar, un journal à gros tirage qui emploie beaucoup de salariés », révèle Mohamed Tahar Messaoudi.
Servan Ahougnon