(Agence Ecofin) - La situation économique des médias les pousse parfois à désobéir aux textes régissant leurs activités. Le constat est palpable notamment au niveau de la publicité qui constitue la principale source de revenus de la majorité des médias audiovisuels.
Au Burkina Faso, le conseil supérieur de la communication a organisé le 17 mai un atelier destiné aux médias, en collaboration avec le ministère de la santé. L’initiative avait pour but de rappeler aux médias l’interdiction de la publicité pour les produits de la pharmacopée traditionnelle. Consacrée par la loi n°080-2015/CNT, cette interdiction est régulièrement ignorée par les médias audiovisuels.
« Dans l’observation des contenus des médias, on a remarqué qu’il y a beaucoup de manquements qui sont liés à la publicité sur les produits de la pharmacopée traditionnelle », a déclaré Abdoulaziz Bamogo, vice-président du CSC.
Tout en appelant les sanctions encourues, le régulateur a reconnu le rôle de la situation financière compliquée des médias. « Je pense que quand les médias n’ont pas beaucoup de moyens, ils prennent tout ce qu’on leur donne et cela nous oblige aussi en tant que régulateur, mais aussi le ministère de la communication à réfléchir sur les moyens pour davantage rendre viables nos entreprises médiatiques. Si on a des radios qui sont suffisamment robustes d’un point de vue économique, elles ne vont jamais enfreindre à la loi », a-t-il ajouté.
Cela n’empêchera néanmoins pas le CSC de sanctionner les contrevenants, comme l’a expliqué le régulateur, qui a annoncé qu’il serait beaucoup plus regardant sur le sujet après l’atelier.
Servan Ahougnon